In dubio pro reo : une expo gratuite de Pooya Abbasian entre cinéma et arts visuels

Le Carré de Baudouin ouvre sa saison automnale avec l’exposition gratuite in dubio pro reo de Pooya Abbasian. Entre rétrospective et créations inédites, l’artiste d’origine iranienne installé à Paris explore les zones de doute et d’incertitude de nos images contemporaines.

Un vernissage en entrée libre

L’exposition s’ouvre officiellement le samedi 20 septembre 2025, mais le public est invité dès la veille à un vernissage en entrée libre, le vendredi 19 septembre de 18h30 à 22h. Une occasion de découvrir en avant-première un parcours pensé comme une immersion dans dix années de création, enrichies de nouvelles pièces spécialement conçues pour l’occasion.

L’image en question

Le travail de Pooya Abbasian est marqué par son expérience dans le cinéma et la postproduction, notamment auprès du réalisateur Jafar Panahi. De cette immersion, il a gardé un regard attentif sur la manière dont les images se construisent, circulent et se transmettent. Dans in dubio pro reo, l’image vacille, se fragmente, se métamorphose. Films, impressions, installations : chaque œuvre s’appuie sur un spectre, une trace, un souvenir ou une archive pour interroger la mémoire et la perception.

Un langage hybride

Abbasian expérimente des médiums variés : impressions sur pellicules photo périmées, céramiques façonnées par vidéoprojection, cyanotypes, tapisseries, gravures à partir d’images en mouvement, courts-métrages et animation 3D. Ces hybridations techniques et scénographiques traduisent une volonté de mettre à l’épreuve l’évidence visuelle. Le doute, devenu ici une méthode, ouvre à une lecture plurielle et évite toute image figée ou totalisante.

Dialogues et résonances

Loin d’une exposition monographique classique, in dubio pro reo s’envisage comme un réseau de correspondances. Les œuvres de Pooya Abbasian trouvent un écho auprès de créateurs tels que Chris Marker, Wolfgang Tillmans, Luc Tuymans ou Katinka Bock. Tous explorent les zones d’ambiguïté, les passages entre apparition et disparition, entre document et fiction.

Une œuvre in situ

Le Carré de Baudouin n’est pas qu’un lieu d’accueil : il devient lui-même matière à création. Abbasian y présente une œuvre in situ conçue à partir de récits collectés et d’archives locales, liant la mémoire du quartier à ses propres recherches visuelles. Une manière de situer son travail au croisement de l’intime et du collectif.

Un programme vivant

Pour prolonger l’expérience, une vingtaine de rendez-vous jalonnent la durée de l’exposition : projections, performances et discussions invitent à entrer dans le processus créatif et à débattre des enjeux soulevés par l’artiste. Cette programmation parallèle enrichit le parcours d’une dimension collective et participative.

Informations pratiques

• Lieu : Carré de Baudouin, 121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris
• Vernissage : vendredi 19 septembre 2025, de 18h30 à 22h (entrée libre)
• Exposition : du 20 septembre au 13 décembre 2025
• Horaires : du mardi au samedi de 11h à 18h ; nocturne le jeudi jusqu’à 20h30
• Prix : gratuit
• Sans réservation

Avec ses spectres visuels, ses hybridations techniques et son éthique du doute, l’exposition de Pooya Abbasian au Carré de Baudouin offre une plongée sensible dans ce que peut être l’image à l’ère post-média. Une expérience gratuite à vivre cet automne à Ménilmontant.